Histoire de la Révolution, 1747-1793 [i.e. 1774-1793]. République

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à qui ces pouvoirs appartenaient; dès lors c'était le roi lui-même qui agissait. En déléguant des fonctions, le roi prouvait qu'il était roi; c'était un dépôt qu'il était libre &e confier, de restreindre ou de retirer, selon son bon plaisir; car c'était son droit, et son droit faisait sa force.

Cependant tous les parlemens avaient fait écho, pour mettre en échec la royauté; ce n'était plus qu'un corps compacte, qui voulait gouverner par son libre arbitre. Ce corps ne voyait plus dans le roi le premier magistrat du royaume ; c'était blesser à mort la monarchie, c'était offenser la personne du roi.

Louis XVI, fatigué, déclara : « qu'il trouvait in« discrètes les représentations qui lui étaient « adressées, et qu'il ne jugeait point à propos de « déférer aux instances qui lui étaient faites. » Il ordonna « que toutes les pièces contraires au res« pect et à la soumission, dont le parlement de « Paris devait l'exemple, fussent supprimées des « registres de ses délibérations. »

Ces ordres allüumèrent une nouvelle controverse. D'Éprémesnil la soutint encore; il fronda tous les pouvoirs; il s’écria que tous les actes de despotisme que l’histoire présentait étaient bien au-dessous des mesures que venait de prendre la couronne.

Le mouvement était donné, l’action populaire avait pris cours. On fut effrayé de l’autorité que la main de Louis XVI venait de ressaisir, Une re-