Histoire de la Révolution, 1747-1793 [i.e. 1774-1793]. République

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chambre. Mais lorsque les huissiers vinrent annoncer que toutes les portes étaient gardées, et qu'on ne pouvait plus sortir de la grand’chanbre, elle se trouvait remplie d’une multitude de personnes étrangères au parlement, qui, dans le désordre de la journée, s’y étaient introduites pendant l'interruption des délibérations; quelques uns des orateurs du parlement n'auraient pas été fâchés de conserver cet auditoire, composé de personnes de tous états, et ils demandèrent qu'attendu la circonstance, on se relâchat de l’usage invariable de ne jamais délibérer publiquement. Le président de Gougues tenait l’assemblée, en l'absence du premier président, et dans l'instant difficile où tout était hors des règles ordinaires, il sut allier la dignité, le devoir et la prudence ; il sauva au parlement la faute qu'il eût désiré faire, et le rappela à lui-même par ces paroles : Messieurs , voulez-vous innover contre les formes anciennes? De toutes parts on répondit négativement, et sur ce que l’on eut avis qu'une communication était libre entre la grand’chambre et la Tournelle, on ordonna que les assistans se retireraient dans cette dernière chambre... Le moment d'après, le parlement fut averti que le marquis d'Agoult, aide-major des gardes-françaises, demandait à entrer de la part du ro: ; il fut introduit. Il s'était proposé d'exposer sa mission sous des expressions qui eussent effacé ce que sa rigueur pouvait avoir de défavorable pour