Histoire de la Révolution, 1747-1793 [i.e. 1774-1793]. République

DE FRANCE. 125

On lève sur-le-champ une armée pour arrêter deux hommes: les régimens des gardes-françaises, des gardes-suisses investissent le palais, et en un instant tous les membres du parlement, tous les pairs qui se sont réunis, sont constitués prisonniers de guerre. On avait fait un appel aux armes; de tous les points accouraient des soldats, et les troupes régulières étaient accompagnées de volontaires, les uns armés de haches, les autres de massues. Les portes de la salle où le parlement siégeait, furent enfoncées, mais cette fois c'était pour exécuter les ordres du roi, car le parlement avait cessé d’être populaire. Il fallut tout le courage des officiers pour retenir ce mouvement monarchique. Il fut le dernier qui appuya la volonté royale.

Voici comment un magistrat, témoin oculaire, retrace cet épisode (r).

« Vers minuit on eut avis que des patrouilles fréquentes et nombreuses marchaient autour du palais; un moment après on apprit que les gardes-françaises entraient dans les cours , montaient dans les couloirs, et que l'on plaçait partout des sentinelles. Quoique le parlement fñt tonjours en séance, beaucoup de membres étaient dispersés dans les salles; on les avertit à la hâte, et ils eurent le temps de se réunir dans la grand’-

(1) C’est dans la correspondance privée du conseiller de Sallier, à l'un de ses collèpnes au parlement de Toulouse, qu'on a puisé ce do= cument curienx, £

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