Histoire de la Révolution, 1747-1793 [i.e. 1774-1793]. République

DE FRANCE. 151

chargea alors lui-même de conduire d'Éprémesnil. Ce magistrat traversa les salles du palais et se rendit à la voiture qui l'atiendait, avec une démarche assurée.

« Une heure après cet enlèvement, le marquis d’Agoult entra et somma Montsabert de le suivre. Ce jeune magistrat se leva et obéit, déclarant auparavant qu x] adhérait aux protestations de d’ Éprémesnil, et que, fût-il conduit à l'échafaud, il ne se départirait jamais des sentimens d'honneur et de courage qu'il avait puisés au sein du parlement et que ses pères lui avaient transmis. On le conduisit au château de Pierre-Scise (à Lyon), et d'Éprémesnil à l'ile d'Hyères. Le parlement consterné arrêta des représentations au roi, et se retira après trente heures de séance. »

Ce fut un spectacle imposant que celui de cette magistrature, noble jusque dans ses erreurs, défilant avec fierté devant les rangs des hommes d'armes qui étaient accourus pour prêter main forte au pouvoir royal; c'était aussi une grande inage de l’ordre monarchique que l'obéissance passive des corps armés. Au nom du roi, les portes du parlement furent fermées et les officiers des gardes-françaises en mirent les clefs dans leur poche.

Une cour plénière devait, dans les prévisions royales, dominer tous les parlemens. Cette cour devait ctre présidée par le roi et renfermer l'élite des dignitaires du royaume: les princes, les