Histoire de la Révolution, 1747-1793 [i.e. 1774-1793]. République

DE FRANCE. 133

tion : c'étaient là les instructions que d'Éprémesnil leur avait dictées ; aucun devoir ne se détacha de cet esprit de corps qui marche à son but en secouant toutes Les promesses et toutes les menaces. La conduite du parlement de Paris fit règle, et tous les parlemens de province se spubbatit ent core une fois. La cour plénière ne put être emportée avec les baïonnettes , pas plus que les bailliages : partout la fermentation fut extrême; on courut aux armes dans le Dauphiné : le parlement de Grenoble menaça le roi de séparer le Dauphiné de la France. Là, ce n’était point pour appuyer les lances royales, mais bien pour les combattre : « les parlemens, ou la mort! » fut le cri du peuple, et il y eut des scènes de sang dans ce conflit de pouvoir. La Bretagne, qui n'aime point à voir remuer ses vieilles chartes, se rua sur les régimens de cavalerie qui voulurent s’aligner pour exécuter contre les magistrats les ordres qu'ils avaient recus. [ci, c'étaient les gentilshommes qui étaient entrés en lié dans la guerre civile. Il y eut, selon les temps chevaleresques, un gant jeté et un combat en champ clos en présence de la population armée. Quinze gentilshommes bretons devaient combattre quinze officiers; les glaives s'entrechoquèrent, et trois officiers restèrent sur le carreau. Il fallut envoyer au comte de Thyard, qui commandait la province, un renfort, Quand les partis s'étaient mélés, quatorze mille hommes