Histoire de la Révolution, 1747-1793 [i.e. 1774-1793]. République

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furent dirigés sur la Bretagne pour étouffer la rébellion. Ainsi tous les bailliages étaient repoussés et tous les parlemens étaient maintenus : les régimens qui se présentaient devant les villes étaient hués et on fermait les portes à leur arrivée. Ils bivouaquaient sous les murs, pendant que les parlemens rendaient la Justice.

L'autorité du roi était compromise, et la noblesse ne vit point la fante qu’elle faisait, d'unir son gantelet à l'opposition parlementaire. Elle seconda la faction d'Orléans, qui s'était emparée de la fermentation que couvait la simarre pour hisser une révolution sur ces troubles,

La noblesse bretonne publia un manifeste qui attacha le grelot à sa porte et à la porte du roi : c'est dans cette opposition qu'on vit apparaître le marquis de Lafayette, le marquis de Boisgelin, le duc de Rohan, la duchesse de Praslin , Qui tinrent à honneur de bravez le roi jusque dans son palais, en déposant une déclaration enregistrée au parlement de Rennes et qui blessait la prépondérance de la couronne.

Douze gentilshommes bretons, enhardis par les protestations qui avaient été déposées, furent députés par l’ordre de la noblesse pour soutenir le mécontentement de la magistrature. La guerre civile allait renaître; les douze gentilshommes furent arrêtés, et le roi fit connaître que ses meilleurs serviteurs étaient ceux qui savaient