Histoire de la Révolution, 1747-1793 [i.e. 1774-1793]. République

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obéir, et non commander à leur prince. Get acte mit le comble à l'entrainement et à la haine qu'on portait aux ministres. C'était toujours sur eux que l'indiscipline se réglait pour attaquer la royauté. On ne voulait plus de supériorité, on ne voulait plus d'hiérarchie : tous les Corps voulaient commauder : on avait dit aux soldats « que les ennemis extérieurs étaient les seuls qu'il fallait combattre , et non ceux de l'intérieur, »

La population de Paris, qui était restée en arrière , commença à s’'émouvoir; des placards menaÇans réclamaient la réintégration du parlement: on proclamait qu'une armée de quarante mille hommes allait soutenir ce rappel. Tout concourait à miner le pouvoir et à grandir l'insurrection. Les pilotes étaient aux abois : Brienne était usé; Necker avait trompé tous les partis en les flattant. La popularité était son cordon-bleu; il n’y avait plus pour soutenir le monarque que des vœux impuissants : la révolution était faite. Tous les grands dignitaires marchèrent en avant pour là saluer. Cétait la magistrature qui, en reprenant sa voix, son crédit et sa puissance, lança le cri: “ Les États-Généraux! les États-Généraux ! » C6 tait la noblesse qui, à force de se hausser sur des talons rouges, CrUL v oir une suprématie dépassant ses prérogatives, et le cri : «Les États-Généraux! les États-Généraux!» partitaussi de son sein. Le clergé ne voulut point rester impassible au milieu du mouvement; il ne vit point que derrière lui un