Histoire de la Révolution, 1747-1793 [i.e. 1774-1793]. République

DE VRANCE. 111 - Ces paroles furent reçues: avec froideur : cette séance résuma dans son aspect le mouvement d’un siècle.

Le lendemain, les députés furent invités à se rendre dans leurs chambres respectives. La noblesse obéit, mais le tiers-état entra en délibération dans la salle des séances générales , et laissa à part les deux ordres privilégiés. I s'agissait de procéder à l'examen des pouvoirs, il y eut scission, Ja noblesse délibéra séparément; de son côté, le tiers-état s'isola, le clergé se présenta comme médiateur, fl y eut des commissaires nommés, C'étaient des plénipotentiaires de pouvoir à pouvoir, de chambre à chambre. Les tribunes prenaient parti pour le tiers-état, et voulaient la réunion; le roi la voulait aussi; la noblesse fut forcée de se soumettre. ë

L'action royale n'avait de force qu'auprès des députés qui, par leur ranp, tenaient à honneur de se soumettre aux ordres de la couronne; quant aux députés des communes, ils avaient pris à tache de méconnaître tout ce que le roi faisait pour unir la France au trône.

Les députés dissidens , en portant atteinte aux prérogatives royales, firent perdre au caractère français de sa générosité et de sa grandeur. Les hommes qui remuaient les passions populaires n'étaient point de bonne foi : après avoir entendu la discussion de Ja couronne, 1ls arrétèrent Ja royauté dans le bicu qu'elle voulait faire: ils pen-