Histoire de la Révolution, 1747-1793 [i.e. 1774-1793]. République

DE FRANCE. 151

parlerait ainsi ne serait à coup sûr qu’un imbécile. « Mon ami, » lui dirais-je, « le mal est fait, « l'illusion est détruite et pour long-temps. C'est « pour long-temps que la mer en courroux ne sera « que du carton; les palais enchantés que de « grossières couleurs sur une toile raboteuse, « éclairée par de la graisse de mouton. »

Toute la révolution est dans: ces mots; c'est le: prisme et la versatilité des opinions; c’est le pavois des assemblées qui ont mis en scène les maux du pays. . |

Il y avait alors dans tous les esprits une surexcitation novatrice : on cherchait le bien-être social, comme un malade cherche une position moins douloureuse, ct aggrave son mal en se remuant. Chaque classe déviait de sa sphère ; eeux qui parlaient d'égalité visaient aux préséances; personne ne voulait descendre pour fraterniser. La ligne convoitée était ascendante ; on parlait de niveau pour tromper les masses qui se font tuer pour produire des ovations populaires; et toujours ces ovations se trouvent inférieures en mérite et en désintéressement, à l’abnégation du droit et des priviléges de l'ordre monarchique.

La première assemblée, dès son entrée en délibération, comme à la fin de ses séances, fit connaître qu'une ère de décevance serait inaugurée; tous les partis se trompèrent;.… sans franchise, sans vérité, on reste bas.

Louis XVI avait appelé les États-Généraux à