Histoire de la Révolution, 1747-1793 [i.e. 1774-1793]. République

MAZ HISTOIRE

Cependant la sommation d'honneur de Louis XVI aux députés n'avait pas arrêté les égorgemens. La banlieue fut l'écho des massacres parisiens. Au fond du vase de sang, il y avait une lie qui le faisait fermenter : toujours, au sein de l'émeute, des agens sous les haïllons apparaissaient pour glisser le pennon d'Orléans, et des victimes de parti furent aussi livrées au massacre.

Durocher, grand prévôt, surveillait le club de Passy; il avait vu partir des ordres sanguinaires ; il avait vu distribuer de l'argent; il avait surpris le secret des mots de passe et des signes de ralliement:sa vie fut visée.

Des cartouches populaires furent essayées sous sa fenêtre : c'était un appel; il ne descendit pas. Alors, une rixe combinée l’attira. Il vint pour rétablir l’ordre; une détonnation se fit entendre, une balle venait de lui traverser les reins; il tomba, et la conjuration marcha encore dans le mystère.

Châtel, maire de Saint-Denis, avait été le bienfaiteur de sa commune: dans un temps de disette, il avait distribué en père l'épargne de ses récoltes. Quand il eut tout donné, le peuple voulut avoir encore ! Châtel montra ses granges vides, et laissa entrevoir que les accaparemens faits par le duc d'Orléans accroissaient la misère des campagnes. Dès cet instant, un réseau de mort l’enlaça.

Devant l'abbaye de Saint-Denis, un paysan aborde le maire ; sous le masque de la bonhomie,