Histoire de la Révolution, 1747-1793 [i.e. 1774-1793]. République

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« d'un sérieux à faire pouffer. À une revue de notre colonel-général, un grand personnage, à qui sans doute tout était permis, eut la bouffonne idée de faire pleuvoir sur nous, par des mains apostées à dessein devant et derrière nos rangs, un déluge de dragées! Voyez-vous d'ici le tableau? En un clin d'œil nous fûmes tous prosternés sur le gazon, avec armes et bagages, officiers, caporaux et soldats, sans le moindre respect pour l'ordre hiérarchique, nous poussant, nous bousculant et nous débarrassant de notre fusil, en faveur d’une praline à la rose ou d’une dragée à l'anis!

« Un jour, nous fûmes avertis que la reine viendrait le lendemain, à l'issue de la messe, nous passer en revue. C'était un samedi; tous nos parens , piqués d’honneur, firent une revue préalable de nos uniformes, de nos armes, de notre fourniment.

Ce jour-là, la pierre de bois que la prudence paternelle avait placée à nos fusils fut généralement remplacée par une pierre à feu, honneur insigne, après lequel nous avions vainement soupiré jusque-là..., faveur dangereuse , qui fut généralement blâmée par nos bonnes. « La revue eut lieu comme elle avait été ordonnée. Marie-Antoinette, à pied, précédée de son fils, l'épée à la main, et suivie d’une cour brillante, passa devant nous, pinçant par-ci par« là quelque joue de grenadier, prenant le men-

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