Histoire de la Révolution, 1747-1793 [i.e. 1774-1793]. République

DE FRANCE, 38h

« ton d'un chasseur joufflu, et souriant à tous, J'étais, moi qui vous parle, à la gauche du premier rang des grenadiers, La tradition, qui ne ment Jamais, porte que j'avais bien la plus jolie mine de marmot qui, de mémoire de tendre mère, ait jamais été coiffée d’un bonnet à poil. Bonne maman, qui ne me flattait pas, m'a toujours dit que J'étais à croquer, délicieux , ravissant !

« Soit l'effet du hasard, soit que, comme on le croit généralement dans la famille, je fusse véritablement un amour de petit garcon, la reine s'arrêta devant moi, me sourit délicieusement et me demanda mon nom. Sur-le-champ je me mis à pleurer, et deux ruisseaux de grosses larmes vinrent humecter mon fourniment et détremper l’épaisse couche de terre de pipe qui le recouvrait. Pauvre petit! dit la reine. I faut que je l’embrasse !.. Oh! alors, mon fusil s'échappa de mes mains et vint tomber aux pieds de ma souveraine... J'aurais fui très certainement, si la retraite ne m'eût été coupée partout. Est-ce que je vous fais peur, mon petit ami? dit une voix pleine de douceur et de ten_ dresse. Allons, remettez-vous. Et, sur un signe qu’elle fit à un seigneur de sa suite, celui-ci me prit dans ses bras, et mit mon visage à hauteur de celui de la reine qui m'embrassa. Mes larmes cessèrent de couler, d’autant qu'elle me mit

« dans la main une charmante bonbonnière toute

pleine,

=

=

=

=

=

=

&

3

=

=

2

=

=

=