Histoire de la Révolution, 1747-1793 [i.e. 1774-1793]. République

DE FRANCE. 407

“ seront clos; préparez-vous pour la défense de « l’accusée, »

Chauveau-la-Garde repoussa l'accusation d'intelligence avec les ennemis de l'extérieur, et s'6cria : « Je ne suis embarrassé que d'une seule « chose : ce n’est pas de trouver des réponses, « c’est de trouver des objections, »

La condamnation était pressante; les témoins furent entendus à la hâte. Le président aspirait à clore les débats; il demanda à la reine « si elle « avait quelques observations à faire. » C’est alors que Marie-Antoinette se montra grande d’énergi et de vérité. Elle éleva la voix pour dire:« Non, » et elle reprit : « J'étais reine, et vous m'avez dé« trônée! j'étais épouse, et vous avez fait périr « mon mari! j'étais mère, et vous m'avez arraché « mes enfants! Il ne me reste que mon sang : « abreuvez-vous-en, mais ne me faites pas souf« frir plus long-temps! »

La mort de Marie-Antoinette était votée d'’avance, et l'arrêt du supplice ne produisit en elle aucun effroi. Lorsqu'on lui dit que Le moment approchait de montrer du courage: « Du cou: « rage ! » répondit la reine; « il y a si long-temps « que j'en fais l'apprentissage, qu'il n’est pas à « craindre que Jen manque aujourd'hui, lorsque «“ mes maux vont finir! »

Rentrée dans sa prison , elle se jeta sur son lit, en s’enveloppant les pieds d'une chétive couverture, et cédant à la fatigué physique, elle s'en<