Histoire de la Russie, réduite aux seuls faits importans : avec la Carte générale de la Russie, gravée par Tardieu l'ainé

(5)

faisoit le reste: mais Rurich étoit néavecune ame trop remuante , pour s’occuper paisiblement sur le trône du bonheur de ceux qui l'y avoient appelé. Le voilà comme un autre Alexandre, se trouvant trop à l’étroit dansun royaume déjà si vaste. Il rêve la conquête des Grecs ses voisins, et mène contr'eux une armée considérable , mais mal disciplinée. I} fallut rentrer chez soi, honteux et avecla perte de presque toutes ses troupes.

Oleg qui lui avoit conseillé cette malheureuse expédition pour lui faire perdre l’estime et la confiance de la nation , se livra de son côté à des spéculations non moins ambitieuses , mais mieux concertées que celles de son maître. Il se dit donc un jour à.part lui : « Rurich , dégoûté de la manie des conquêtes, va peut-être vouloir rentrer en grâce avec le peuple, en renonçant au titre brillant de triomphateur , pour mériter celui de sage législateur de la Russie. Cela peut lui réussir, et dans cette chance , me voilà devenu inutile; par conséquent peu considéré. Il a un fils; jai une fille du même âge. Envoyons Rurich tenir compagnie à ses deux frères auxquels il a fait prendre les devants; la peine du talion est de toute justice, Une fois dans la tombe,