Histoire de la théophilanthropie : étude historique et critique : suivi d'une notice sur les catholiques allemands

6 HISTOIRE

Théophilanthropie. Ces églises sont : Saint-Jacques-du-HautPas, Saint-Sulpice, Saint-Thomas-d’Aquin, Saint-Étienne-duMont, Saint-Médard, Saint-Roch, Saint-Germain-l’Auxerrois, Saint-Eustache, Saint-Gervais, Saint-Nicolas-des-Champs, SaintMéry; du reste, ils avaient donné un autre nom à chacune de ces églises.

Le gouvernement, — nous l’avons vu — avait accueilli favorablement chacune de leurs demandes; il avait fait plus : quand les théophilanthropes s’établirent à Saint-Méry, le ? octobre 1797, ils y furent installés officiellement par une commission du gouvernement qui leur adressa un discours de félicitations. Au reste, les théophilanthropes répondaient par leur esprit de charité et de paix, à cette bienveillance; c’est ainsi que dans la première église où ils s’établirent, ils affichèrent une adresse à la modération et à la sagesse de laquelle leurs adversaires eux-mêmes durent rendre hommage.

Cependant il ne suffisait pas aux théophilantropes d’avoir obtenu l’autorisation de célébrer leur culte dans un si grand nombre d’églises importantes; ils aspiraient à s'établir dans l’église cathédrale, à Notre-Dame, où avait été célébré, quelques années auparavant, le culte de la déesse Raison, mais qu'on avait purifiée depuis pour l'exercice du culte catholique (1). Le 11 février et le 5 mars 1798, des représentants de la societé, au nombre desquels était Chassant, ancien prêtre, se présentent au comité des administrateurs catholiques de Notre-Dame; ils exhibent l'arrêté de l'administration départementale de la Seine qui leur accorde, comme aux catholiques, l'usage de cet édifice, ils signifient leur intention de se servir du même autel que les catholiques, sinon, disent-ils, ils en feront construire un autre derrière celui-là, et obligeront ainsi Les catholiques à faire disparaître le leur, toutes les fois que les Théophilanthropes officieront. « Le comité, dit l'abbé Grégoire, pénétré de ce principe « qu'il n’y a rien de commun entre Jésus-Christ et Bélial, dé« cide : {° Que l'autel catholique servira exclusivement au culte

(1) Grégoire, Histoire des Sectes, tome Il.