Histoire de la théophilanthropie : étude historique et critique : suivi d'une notice sur les catholiques allemands

76 HISTOIRE DE LA THÉOPHILANTHROPIE.

porte le plus, je veux dire l'esprit qui fait la vie de ces systèmes. Ils se persuadaient, sans doute, en empruntant à toutes les religions ce que chacune d’elles avait de meilleur, et en le dégageant des superstitions, des erreurs qui l’accompagnaient et le déparaient, composer une religion pure, parfaite, supérieure au moins à toutes les autres, etils ne sont arrivés par cette voie qu'à composer une sorte de résidu critique, pâle, décoloré, inerte, une sorte de caput-mortuum de toutes les doctrines, bien inférieur en beauté et en puissance morale sur les àmes, à la dernière des religions sur lesquelles ils s'étaient appuyés.

Il faut que leur expérience profite à ceux qui voudraient recommencer la tâche qu'ils s'étaient imposée. Dans la voie où ils étaient entrés on ne fera pas mieux qu'eux; mais l’insuccès de leur tentative, la pauvreté de leur système prouve que ce n’est pas par voie d'élimination critique et d’éclectisme qu’on fondera rien de grand, de fécond et de durable en religion.