Histoire de la théophilanthropie : étude historique et critique : suivi d'une notice sur les catholiques allemands
82 HISTOIRE ils proclament tantôt qu'on s'élève à lui par le spectacle de l'univers, tantôt qu’on le saisit directement, spontanément par le cœur. Parfois ils célèbrent, comme pourraient le faire des chrétiens, non-seulement sa puissance et sa sagesse, mais Sa bonté miséricordieuse et sa providence toujours active : «{1) A toi, Dieu puissant, de qui procèdent tous les biens, ct qui Îles répands généreusement, à toi appartiennent la gloire, l'honneur et les actions de grâces. Tu entends les hymnes des oïseaux. Daigne aussi agréer nos chants et le tribut des louanges qui te sont dues.
«La moindre des créatures que tu as formées, prêche ta sagesse; les traces de ta bonté et de ta puissance se voient d’un bout de l’année à l’autre, et se renouvellent continuellement. Chaque brin d'herbe nous annonce combien Dieu est grand.
« Avec la tendresse d’un père, tu pourvois aux besoins des hommes et des animaux; tu leur donnes à tous la nourriture qui leur est convenable; d’une aurore jusqu’à l'autre aurore, fes bienfaits se succèdent sans cesse et le méchant même éprouve ta bonté!
« Daigne nous instruire à te louer dignement. Incline nos cœurs à ton amour, ct que nous ne vivions que pour celui qui nous comble de tant de biens! . .
: hÉTE. Venez et rene gaie au En bénissez son nom, célébrez avec transport sa magnificence! Grand est l'éternel ; toutes ses œuvres sont merveilleuses! venez et exaltons sa puissance. Dieu est bon : que l’homme juste publie ses louanges! (2) »
Ne dirait-on pas un hymne chrétien ? C’est qu’en effet le sentiment religieux ne perd jamais ses droits, et il porte souvent ceux qui s’abandonnent à son inspiration, bien au-delà du point où s'arrêterait leur pensée réfléchie. C’est pour cela qu’il faut cher-
(1) le Année Théophilanthropique, p.7L. L'ouvrage complet devait former G vol. Nous en avons eu deux seulement à notre disposition et nous ignorons si il en a paru davantage.
2) Manuel des Théophilanthropes, page 13.