Histoire des deux conspirations du général Malet

86 HISTOIRE DES DEUX CONSPIRATIONS dans la cour de la préfecture, sans autre forme de procès.

L’héroïque républicain n’eut pas un instant de faiblesse; il mérita par son attitude le surnom de général des patriotes que lui avaient donné ses complices.

Malet ne tarda pas à être arrêté également. Ayant appris que sa femme avait été jetée à la préfecture de police, il vint se livrer de lui-même. Du reste, il n’avoua rien; il se contenta seulement de nier toute participation au complot.

Le préfet de police était alors un sieur Dubois, devenu comte par la grâce de l'empire. Il déploya

un zèle extraordinaire, s’attacha à donner à l'affaire des proportions considérables.

Qu'il y ait eu conspiration, cela est hors de doute. Le général Guillaume avoua, sans hésiter, qu’il y avait eu complot contre le gouvernement. Il voulait, dit-il, en instruire la police; mais la crainte de compromettre le général Malet, son ami depuis dix-huit ans, l’avait retenu. D’accord avec quelques inconnus arrêtés en même temps que lui, les sieurs Campy, Dufresne et Grobert, il présenta son collègue Malet comme une sorte d’aliéné, tandis qu'à ses yeux Demaillot était un esprit dangereux, un cabaleur, une tête exaltée, qui avait organisé toute

_Paffaire et poussé à l'insurrection.