Histoire des deux conspirations du général Malet

DU GÉNÉRAL MALET 87

L’acceusation semble s'être efforcée elle-même d’atténuer la part de responsabilité du général Malet dans cette première conspiration. Elle vit surtout en lui un homme d’un caractère remuant, mécontent d’avoir été suspendu de ses fonctions, désireux d’un changement, et qui s’était compromis par d’imprudents bavardages où il avait mêlé les noms de personnes puissantes et respectables. Il avait fait preuve de mécontentement extrême, de déraison, d’extravagance et de faiblesse dans ses conversations et ses confidences : voilà tout.

Ses foudres les plus terribles, la police les réserve au Jacobin Demaillot; c’est lui le pelé, le galeux. Elle le déclare atteint et convaincu « de démocratie outrée, de démagogie furieuse, d'opposition prononcée au gouvernement de l’empereur. » Et dans le fait elle avait raison; c’est bien Demaillot qui est l’auteur de cette conspiration de 1808, c’est bien à lui qu’en doivent remonter l’honneur et la responsabilité.

Mais cette conspiration était restée à l’état de théorie. Il n’y avait pas eu de tentative, pas de commencement d'exécution, par conséquent pas d’acte entaché de criminalité. Qu'importe! un gouvernement fort ne saurait se laisser arrêter pour si peu. Il yavait des précédents d’ailleurs : ni Babeuf