Histoire des deux conspirations du général Malet

DU GÉNÉRAL MALET 97

mn comme d’un acte arbitraire. Il demanda sa liberté,

du ton dont il aurait parlé s’il eût été encore membre de la Convention. On lui avait pris ses armes, les papiers où il avait tracé l’histoire de ses anciennes relations avec le général Bonaparte; il les réclama avec une énergie singulière,

Florent-Guyot ne montra pas moins de fierté. 11 y avait à son égard, aux yeux de l'autorité impériale, cette circonstance aggravante qu’il était fonctionnaire public. Or, dans la casuistique monarchique, le fonctionnaire n’est pas le serviteur du pays, c’est Phomme inféodé, lhomme-lige, le serf du pouvoir, l’exécuteur inconscient de ses ordres. Ce n’est plus un être pensant, c’est un instrument. Défense à lui d’avoir une âme et un cœur, d'aimer la patrie et la liberté. Aussi l’empereur ordonna-t-il expressément que Florent-Guyotfût maintenu en état d’arrestation. Qu'il fût coupable ou non, peu importait; il lui suffisait qu’il eût été soupconné. Et la France tout entière était soumise aux caprices et aux fantaisies d’un tel homme !

Cependant, au bout d’une année et plus, on se décida à mettre en liberté une partie de ces prisonniers détenus de par le bon plaisir administratif; mais non pas en liberté pure et simple, comme l'aurait voulu la stricte justice, puisqu'ils

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