Histoire des deux conspirations du général Malet

DU GÉNÉRAL MALET 99

était encore en prison en 1816, un an après la seconde Restauration.

Demaillot et le général Malet furent maintenus précieusement sous les verrous. On sentait bien que c’étaient là les personnages importants, les deux têtes fortes de la conjuration.

Demaillot, du reste, lui, ne demanda pas sa liberté. On l’avait menacé de le fusiller lors de son arrestation, pour lui arracher des aveux; il était resté muet, impassible devant cette menace, prêt à donner sa vie plutôt que de trahir son secret. Aussi s’archarna-t-on particulièrement contre sa personne; il fut en butte à toutes sortes de mauvais traitements.

Vers la fin du mois de septembre 1808, ne pouvant tenir aux maux qu’il endurait, il écrivit, de la Force, au préfet de police : « Que n’ai-je été fusillé, ainsi qu’on m’en menaçait à la préfecture ! » Un peu plus tard il réclama les trente sous alloués par décret aux prisonniers d'Etat, et qui restaient presque toujours aux mains des geôliers de haut ou de bas étage. Avec cela il aurait pu se procurer un peu de feu, dont la privation lui était extrêmement pénible dans le déplorable état de santé où il état. Vaine réclamation ! On ne prenait même pas la peine de répondre à ses lettres.

Sa situation paraît encore avoir empiré quand