Histoire des deux conspirations du général Malet

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me reste à raconter, et dont l’honneur cette fois revient à Malet tout seul.

Le général avait été arrêté le 9 juin 1808, le surlendemain du jour où, dans une conversation au Palais-Royal avec le général Guillaume, Demaillot, furieux d’avoir vu échouer tous ses projets, s'était si fort emporté contre les militaires, auxquels il attribuait l'avortement de la conspiration. Malet fut enfermé à la Force, sous la prévention « de machinations tendantes à exciter de la fermentation parmi les anarchistes. » C'était là quelque chose de bien vague pour priver indéfiniment un homme de sa liberté, sans jugement.

Dès les premiers jours de sa captivité, Malet protesta très-énergiquement de son innocence, de la pureté de ses intentions, et il réclama avec beaucoup d'instance sa mise en liberté. Au mois d'août 1809, il avait quitté la Force et se trouvait à la prison de Sainte-Pélagie, d’où il devait être prochainement transféré dans la maison de santé du docteur Dubuisson, à la barrière du Trône. « Là, écrivait-ille 18 août au ministre de la police Fouché, j'attendrai d’une manière moins désagréable et dans un air plus salubre l'acte de justice que j'ai lieu d'espérer sous peu de Sa Majesté. » Des personnes influentes avaient en effet intercédé pour lui, et on