Histoire des deux conspirations du général Malet

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leur avait formellement promis que la détention du général ne passerait pas le mois de septembre.

Le mois de septembre s’écoula sans que Malet entendit parler de rien. Le ministre n’avait même pas répondu à sa lettre. Le 9 octobre, il lui écrit de nouveau pour réclamer sa liberté, proteste contre les déclarations des personnes qui l’auraient induit en erreur sur ses principes, et demande à être éloigné de Paris, si sa présence paraissait dangereuse, s’engageant, sur sa parole d'honneur, à n’y revenir que lorsqu'on le jugerait convenable.

Même silence de la part du ministre. Les jours, les mois s’écoulaient sans amener aucun changement dans la situation du général, qui supportait impatiemment le régime de la maison de santé du docteur Dubuisson, où il avait enfin obtenu d’être transféré, après dix-huit mois de détention à la Force et à Sainte-Pélagie. Cette maison de santé, il est vrai, c’était toujours la prison, déguisée sous un aspect moins triste, et dans des conditions matérielles d'existence beaucoup meilleures. Plus de geôliers, plus de verroux. Malet pouvait recevoir à son aise sa femme, son enfant, ses amis : ; 1l s'était créé dans la maison même du docteur Dubuisson des relations précieuses ; mais il lui manquait une chose que rien ne remplace. la liberté.