Histoire des deux conspirations du général Malet

DU GÉNÉRAL MALET 107

Votre Majesté persistait dans le dessein de me priver d’un traitement dû à mes longs services.

» Tant d’infortunes, Sire, seraient faites pour porter la désolation dans l'âme la plus courageuse; mais une pensée consolante vient se présenter à mon imagination, celle que le plus bel attribut du pouvoir monarchique est celui qu'a le monarque de faire cesser et de réparer d’un seul mot les malheurs non mérités de plusieurs damnés.

» J’attendrai ce mot, Sire, de votre justice et de votre bonté pour obtenir ma liberté, et comme j’ai le regret de penser que mes services ne peuvent plus être utiles à Votre Majesté, puisqu'elle m'a mis à la retraite par son décret du 31 mai 1808, je la supplie de vouloir bien donner l’ordre à son ministre de la guerre de me faire payer ma solde de retraite à l'Ile-de-France, où j'ai l'intention de me retirer avec ma famille, si Votre Majesté n’y trouve aucun inconvénient, pour réparer par mon travail la perte entière de ma fortune, sacrifiée depuis longtemps au service de l'Etat.

» Je suis, avec un profond respect, Sire, de Votre Majesté, le très-humble, très-obéissant et fidèle sujet.

» LE GÉNÉRAL MALET. »