Histoire des deux conspirations du général Malet

110 HISTOIRE DES DEUX CONSPIRATIONS

d’une affaire où il figurait en quelque sorte comme partie, ayant été compromis lui-même par les « intrigants qui avaient rêvé cette conspiration de 1808. » Les intrigants dont il était question dans la lettre de Madame de Malet, c’étaient les membres du comité de larue Bourg’ Abbé, c’étaient Demaillot et Rigomer Bazin, qui, à cette heure, expiaient sans mot dire, et privés de toute communication avec le reste du monde, leur rêve d’avoir voulu délivrer leur patrie de la servitude honteuse où elle était plongée.

Sans prétendre disculper son mari de quelques propos indiscrets, excusables peut-être, disait-elle, dans la bouche d’un vieil et brave officier, en butte à d’injustes tracasseries, elle niait qu’il eût été pour quelque chose dans les projets « sinistres et absurdes » que la calomnie et la méchanceté lui avaient attribués. Puis, invoquant les souvenirs de camaraderie du général Malet et du général Savary, elle conjurait ce dernier d'appuyer la demande de son mari, et lui parlait aussi du dessein qu’avait le général de se retirer à l'Ile-de-France, dessein qui n'aurait son exécution, ajoutait-elle, qu'autant que l’empereur persisterait dans sa résolution de ne pas lui redonner du service.

Le ministre de la police ne paraissait pas être bien