Histoire des deux conspirations du général Malet

DU GÉNÉRAL MALET 109

cette lettre. Madame de Malet était loin, je le crois du moins, de partager les sentiments de son mari. Elle appartenait comme lui à une famille royaliste ; mais elle ne s’était pas, comme lui, dégagée de ses préjugés de race; elle ne s’était pas éclairée à la lumière de la philosophie. Peut-être même n’avaitelle pas compris ce qu’il y avait de noble et de généreux de la part de son mari d’avoir embrassé la cause de la Révolution et d’avoir pris le parti des malheureux et des déshérités. Elle resta de cœur attachée à la royauté. J’en trouve la preuve dans les relations fort étroites que sous la Restauration elle conserva avec les princes de Polignac, comme on le verra plus tard.

En même temps que le général s’adressait directement à l’empereur, sa femme écrivait au duc de Rovigo, devenu ministre de la police à la place de Fouché, pour effacer de son esprit certaines impressions défavorables qu'y avait jetées le refus de son prédécesseur, le duc d’Otrante, d’user de son influence auprès de Napoléon pour Pengager à rendre Malet à la liberté.

Le duc d'Otrante, c'était Fouché, l’ignoble et sinistre coquin qui devait trahir l'empire comme il avait trahila Révolution. Il avait refusé d'intervenir, en alléguant qu'il ne croyait pas devoir être juge