Histoire des deux conspirations du général Malet

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avaient été condamnés en 1804, et le marquis de Puyvert, qui avait, comme MM. Armand et Jules de Polignac, activement coopéré à la dernière conspiration de Georges Cadoudal.

Il y eut entre le proscrit républicain et les proscrits royalistes un échange courtois de politesses ; des relations fort’cordiales ne tardèrent pas à s'établir entre eux. C'était, d’ailleurs, chose assez naturelle entre gens bien élevés que réunissait la communauté du malheur, et qui, s’ils différaient complétement ‘d’opinions au point de vue politique, se trouvaient, du moins, d'accord dans leur haine profonde pour Bonaparte et leur exécration du régime impérial.

Est-il vrai maintenant que, sous l'influence de ses nouvelles relations, et vaincu par les raisonnements de MM. de Polignac et de Puyvert, le général Malet se soit tout-à-coup converti à l’idée monarchique, comme ose l’affirmer l'abbé Lafon? Est-il vrai que, faisant bon marché des convictions de sa jeunesse et donnant à tout son passé un démenti sanglant, il ait été subitement amené à reconnaître que le gouvernement royal était le seul qui convint aux Français, et qu'il ne pouvait y avoir de bonheur solide pour les peuples que sous un roi légitime, juste et bon? Non, mille fois non. Cette phraséologie