Histoire des deux conspirations du général Malet

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enfantine était, de la part de lPabbé Lafon, une calomnie toute gratuite, calomnie qui tombe devant le simple examen des faits.

L’abbé s’est d'ailleurs singulièrement contredit lui-même en avouant que Malet avait su se concilier l'estime de toutes les classes de prisonniers, quoiqu'il eût son opinion particulière et qu’il la soutint avec la chaleur que doit apporter un homme de bien à la défense de ses idées. Le général n’était pas homme, à près de soixante ans, à modifier, sur la foi de quelques conspirateurs royalistes, les opinions auxquelles il avait dévoué toute sa vie. Les événements qui vont suivre prouveront jusqu’à l'évidence qu'en travaillant à la destruction du gouvernement de Bonaparte, il ne songea qu'au rétablissement de la République, seule forme de gouvernement conciliable avec le droit, la justice et la liberté, c’est-à-dire avec les intérêts de tous, qu'en un mot il demeura jusqu'à la fin fidèle à l’idée jacobine.

Ce qui est vrai, etce qu’il faut dire, c’est que, sans rêver l’alliance impossible de la liberté et de la monarchie, Malet ne dédaigna pas les avances du parti royaliste. Cela est hors de doute. Ge parti n'avait pas été décimé sous l’empire comme le parti républicain; il avait encore en France de profondes