Histoire des deux conspirations du général Malet

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comme tout le monde, répond Leproux. Jai vingtdeux francs de dépenses par jour, et souvent je ne fais pas mes frais; avec cela on ne peut pas être content. » L’honnête limonadier ne manque pas, du reste, de déclarer qu’il est connu pour son attachement au gouvernement; ce qui, même, ajoutet-il avec une naïveté charmante, lui a fait perdre beaucoup de ses pratiques. Quel aveu! Voilà où en était le glorieux empire en cette fatale année 1812.

Et ce n’était pas seulement la population civile qui était fatiguée de ce régime abrutissant. Les militaires eux-mêmes, ceux surtout qui étaient gorgés d’honneurs et de richesses, repus, pleins jusqu’à la gueule, étaient las, ne marchaient plus que de mauvaise grâce. Plus d’une fois, vers cette époque, l’empereur entendit retentir à ses oreilles les murmures significatifs de ses lieutenants les plus élevés en grade.

Que dire.maintenant des larmes des mères et des malédictions dont elles poursuivaient l’insatiable vampire ?

Les courtisans et les niais répétaient avec complaisance, comme un mot très-joli, cette réponse de Bonaparte à Madame de Staël, qui lui demandait qu’elle était, à son avis, la femme la plus remarquable de France : « C’est, madame, celle qui fait