Histoire des deux conspirations du général Malet

126 HISTOIRÉ DÉS DEUX CONSPIRATIONS semblaient anéantis, et les patriotes désespérés se disaient qu’on était plus libre autrefois sous la monarchie de droit divin.

Si encore, dans ce repos de la servitude et au mieu de labaissement général, les lettres et les arts avaient fleuri, si le commerce avait prospéré! Mais non ; tout était mort. Les lettres et les arts ne se peuvent aujourd’hui passer du souffle vivifiant de la liberté. Et quant au commerce, il allait de mal en pis; preuve évidente qu’il ne s’accommode nullement, comme se limaginent certains esprits arriérés, du régime de la tyrannie.

Après l’échauffourée de Malet, le préfet de police Pasquier, voulant se rendre compte des causes de Pimpopularité, de jour en jour plus accentuée, du gouvernement impérial, eut l’idée de se livrer à une sorte d'enquête à ce sujet. J’ai sous les yeux linterrrogatoire d’un commerçant du nom de Leproux, limonadier, rue Neuve-des-Petits-Champs, non loin de la place Vendôme.

Get homme avait été arrêté pour s'être promené aux Tuileries avec des allures suspectes. L'air du visage, la démarche du corps étaient devenus des motifs de suspicion. « Est-ce que vous êtes mécontent de la manière dont va votre commerce? lui demande le préfet Pasquier. — Je suis mécontent,