Histoire des deux conspirations du général Malet

DU GÉNÉRAL MALET 143

soldat de la République. Il commandait le département de l'Orne au moment du coup d'Etat de Brumaire, et la liberté avec laquelle il s’était exprimé sur le guet-apens victorieux avait été cause de sa disgrâce. Cette mise à la réforme, quand üil était encore en âge de rendre au pays de si bons services, fut pour lui une véritable calamité. A diverses reprises il avait sollicité, mais vainement, la faveur d’être rétabli en activité. L’implacable tyran était resté inexorable. Le vieux soldat dut renoncer à l’espoir de continuer la carrière des armes, et de recevoir jamais la récompense d’une grave blessure recue sur le champ de bataille. Guidal vivait retiré à Marseille depuis quelques années, quand des raisons de santé ’engagèrent à se rendre à Nice. C'était au mois de novembre 1811. À Nice, il n'eut guère de relations qu'avec le commandant de gendarmerie et un ancien commissaire des guerres, s’il faut s’en rapporter à son affirmation. Vivement sollicité par un de ses neveux, établi à Grasse, de venir voir sa famille avant de retourner chez lui, il alla passer quarante-huit heures chez sa sœur, puis retourna à Marseille. Quinze jours après son départ de Grasse, des troubles d’une certaine gravité éclatèrent dans la ville. Les ouvriers se soulevèrent en réclamant de