Histoire des deux conspirations du général Malet, S. 236
218 HISTOIRE DES DEUX CONSPIRATIONS
à celui-ci le temps de répondre, Laborde dit au général Malet : « Je ne vous connais pas ; mais je sais que vous êtes en état de surveillance. » Malet comprit alors toute l'étendue de sa faute. «Eh bien! je vous arrête, dit-il vivement à Laborde, sans se déconcerter, et en tirant un pistolet de sa poche. Mais au même instant le colonel Doucet, qui était derrière lui, le saisit par les deux bras, tandis que Laborde, se jetant sur lui, le prenait à plein corps. Aux armes! aux armes ! s’écrièrent-ils tous deux. Une lutte trèsvive s'était engagée; mais Malet n'avait pu se servir de son pistolet.
Cela se passait en haut de l’escalier de Pentresol, sur le carré. Rateau était resté dans le vestibule, au rez-de-chaussée. Il accourut au bruit, et tira son épée pour défendre son général.
Malheureusement un inspecteur général du ministère de la police, nommé Paques, qui se trouvait par hasard dans les bureaux, ayant entendu crier : aux armes ! était allé chercher quatre dragons de garde à l’état-major, et il était arrivé sur le carré où avait lieu la scène, presque en même temps que Rateau, dont il eut facilement raison.
Malet essaya encore une dernière tentative. Messieurs, dit-il, en s’adressant au commandant Laborde, à l'inspecteur Paques et au colonel Doucet,