Histoire des deux conspirations du général Malet

DU GÉNÉRAL MALET 15

riaux essentiels de mes livres sur les hommes et sur les choses de la Révolution et de la République. Je ne prévoyais guère qu'on me refuserait communication des dossiers de l'affaire Malet, dossiers que la Restauration avait mis libéralement à la disposition de l'abbé Lafon.

Médiocre ne fut done pas mon étonnement quand je me vis refuser une communication qui était de droit, à mes yeux.

Je ne me tins pas pour battu. J’insistai auprès de M. le directeur des Archives; je voulais connaître au moins les motifs de ce refus. M. Alfred Maury, que la bienveillance personnelle de Pempereur venait d'appeler à succéder à M. de Laborde, se retrancha derrière des ordres supérieurs. Toutefois, il voulut bien me dire qu’il y avait, dans les dossiers de l’affaire Malet, certaines pièces intéressant l'honneur de familles encore existantes, et que la communication de ces pièces pourrait troubler la tranquillité de ces familles.

Jobjectai à cela que l'intérêt de l’histoire dominaït celui des familles, et qu’une des pensées dominantes de la grande Assemblée fondatrice des Archives avait été d'assurer la vérité historique par la conservation de toutes les pièces probantes sur lesquelles pouvait s’étayer cette vérité.