Histoire du blocus hermétique de la Suisse, pour faire suite à l'histoire du blocus continental : lettre à Lord Parmerston...

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pleinement dans son patrimoine d’honneur. La génération actuelle a vu des juges de Louis XVI y terminer tranquillement leur carrière, comme les générations précédentes y avaient vu mourir paisiblement quelques-uns des juges de Charles 1er. Jamais il ne serait entré dans l'esprit de Louis XVIII, ni de Charles X, de nous faire un crime d’avoir reçu leurs ossemens.

Mais la révolution, ou plutôt les contre-coups de la révolution qui détrôna ce dernier, poussèrent vers la Suisse une nouvelle catégorie de réfugiés qui devaient presque nécessairement nous compromettre. C’étaient quelques Allemands expulsés de leur pays pour y avoir prêché le républicanisme, et qui étaient et sont encore pleins de fanatisme pour leur nouvelle religion. C’étaient surtout des Polonais , qui venaient moins y chercher le repos que des aventures belliqueuses, et qui tentèrent, en 1834 , l'invasion de la Savoie.

La prompte et honteuse déconfiture de leur tentative , échouée en peu d’heures et sans effusion de sang, montra assez à quel point étaient méprisables le nombre et les moyens agresseurs de ces prétendus réfugiés. Mais leur entreprise ne laissa pas d’exposer la Suisse au reproche d’avoir abusé de son droit d’asile, en tolérant chez elle un état de choses inconciliable avec la sûreté de ses voisins.

Le Directoire fédératif répondit à ce reproche par une circulaire, où les Cantons reçurent l’ordre d’expulser sans délai tous les réfugiés qui avaient pris part à cette entreprise criminelle , et de redoubler de surveillance envers ceux auxquels la Suisse continuerait l'hospitalité.

Cet ordre, formellement approuvé par la Diète, le 21 août 1834, reçut d’elle un caractère qui le fit envisa-

ger avec raison par les puissances réclamantes comme un