Histoire du blocus hermétique de la Suisse, pour faire suite à l'histoire du blocus continental : lettre à Lord Parmerston...
15 patriciens bernois à ne point remettre à flot leurs anciens privilèges de famille.
Les y faire renoncer volontairement était, àmes yeux, une entréprise surhumaine ; aussi ma surprise fut-elle à son comble, en voyant avec quelle rapidité le négociateur russe traversait tous les obstacles. M’étant permis de Jui demander quels pouvaient être sesmoyens, il me répondit ce qui suit, et dont j’eus soin de prendre note : « Mes moyens !....lJ’en ai trois : la persuasion, puis la persuasion, et encore la persuasion. Après avoir étudié de mon mieux le caractère de vos compatriotes , j’ai bien été forcé de reconnaître qu’ils sont un des peuples les plus opiniâtres qui existent ; et leur tenue sur les champs de bataille en est la preuve. Mais, quoique lente, leur judiciaire est si sûre que, pourvu qu’on leur laisse tout le temps de bien étudier les questions politiques qui intéressent leur pays, et qu'on n’épargne pas les témoignages d’estime et d’affection qu'ils méritent, témoignages auxquels ils sont sensibles, on est sûr de réussir en ne leur proposant rien que de juste. Seulement faut-il de la patience, et beaucoup de patience, j'en conviens : aussi, que de paroles n’ai-je pas déjà prodiguées ! Mais je suis tout prêt, s’il le faut, à recommencer à nouveaux frais. »
Si vous avez connu personnellement cèt homme d'état, Milord , vous aurez reconnu , comme moi, que le libéralisme le plus pur coulait de sa bouche avec la même onction que découlait la morale de la plume de Fénélon.
S'il n’eût pas péri sous le fer d’un assassin, et que Pempereur Nicolas l’eût chargé d’arranger en Suisse l'affaire, réellement très compliquée des réfugiés, j’ose garantir qu’elle n’eût été pour lui qu'un jeu d'enfant.
Je vais même plus loin , car je ne répondrais pas qu’il n'eût lui-même dicté le Conclusum par lequel la Diète l’a