Histoire du blocus hermétique de la Suisse, pour faire suite à l'histoire du blocus continental : lettre à Lord Parmerston...

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économique métamorphose ! Je ne répondrais point toutefois que quelques-uns de nos vieux magistrats ne la regardassent comme un affront , tant est grand partout l'empire des habitudes. Mais je vous demande en grâce , Milord, de ne point épargner à notre Confédération cet afiront, si l’occasion se présente de lui rendre un si grand service *.

C’est ici l’une des digressions dont je vous avais menacé, Milord, en commençant cette épitre. Je ne demande pas mieux que d’en reprendre le fil aux censures que s’était attirées le président du Conseil, et dont les Parisiens redoublèrent l’amertume par des bruits ‘dont je ne garantis point le fondement.

Les uns disaient qu’ayant envoyé à l’Amirauté de Londres notification de son blocus hermétique, elle lui était revenue avec ce seul mot : Vero.

D’autres ont prétendu savoir que le douloureux erratum du Moniteur y avait été envoyé par le roi lui-même, auquel son ministre avait fait un mystère de la dépêche déclarée apocryphe. J'ai eu assez l’honneur d’approcher S. M. LouisPhilippe et d'apprécier la haute justesse de son esprit, pour être convaincu que ; du moment où l’annonce du blocus hermétique frappa ses regards , elle aura produit sur lui la même impression qu’elle aurait produit sur Louis-le-Grand ou sur Molière.

Au reste, assez peu m’importerait, Milord, laquelle

* Aussi longtemps que la France eut des troupes suisses capitulées, elle eut besoin d'un ministre du premier rang pour y régler des intérêts extrémement compliqués : mais depuis que ce régime est anéanti sans retour (je l'espère du moins), l’entretien d'un ambassadeur en Suisse est un luxe qui n’a plus ni motifs ni excuse. Que la France donne l'exemple, et les autres Cours ne demanderont pas mieux que de s’y conformer.