Histoire du protestantisme français pendant la Révolution et l'Empire
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plus chères, leurs droits les plus légitimes, leur existence même.
En premier lieu, avant même la persécu-. tion déclarée, abandon forcé de toute relation, de tout colloque ou synode : les chemins sont infestés de vagabonds, autant dire de brigands, la misère est indescriptible, les communications impossibles.
Livrée à ses propres forces, chaque église locale se trouve privée de ses meilleurs éléments, les uns absents parce qu'ils s’occupent de politique, les autres proserits parce qu'ils sont riches, ou tout au moins suspects parce qu'ils sont bourgeois. Quelqu’énergumène révolutionnaire a-t-il une rancune contre le pasteur, il le dénonce et la fuite forme le seul salut possible.
Nous ne pouvons entrer dans le détail de l’agonie de chaque église. La place nous ferait défaut, mais plus encore les documents. Les choses durent se passer à peu près partout de même. Quelques exemples types suffiront.
Prenons le cas de Bordeaux. Le 20 mars 1793, la « compagnie », après délibération, donne un congé illimité au citoyen pasteur