Histoire du protestantisme français pendant la Révolution et l'Empire
toujours le danger de ces deux extrêmes, je tâchais d'imprimer chez tous l'amour de Pordre et de la vertu. J'aimais d'autant plus mon état qu'il me donnait un heureux ascendant pour amener les hommes à la pratique de toutes les vertus, comme à de l'éloignement de tout vice. »
La lettre de Jean Rame, pasteur à Vauvert, est un aveu de toutes les faiblesses d'alors et à la fois leur meilleure explication. « Ministre du culte protestant, nos discours, j'ose le dire, n’ont respiré que la saine morale, n’ont eu pour but que de former l'homme et le citoyen ; néanmoins, parfaitement convaincu que la célébration de tout culte extérieur et publie, dans les circonstances actuelles pourrait alimenter le fanatisme, irriter la malveillance et par cela même, entraver la marche du mouvement révolutionnaire que tout bon républicain doit accélérer de tout son pouvoir, je viens, en conséquence, vous déclarer avec toute la sincérité dont je suis capable, que je renonce, dès à présent, aux fonctions de prédicateur, et que mon ambition se bornera désormais à me rendre dans le tem-
ple de la Raison avec nos frères, nos chers