Histoire du protestantisme français pendant la Révolution et l'Empire
Le fopraur
l’exeès des maux devait amener; ils ne fomentèrent pas la guerre civile, ils n’abandonnèrent pas leur patrie, et plusieurs périrent victimes de leur dévouement aux bons principes? ».
L’aveu, pour être candide, ne manque pas de précision, et, à un siècle de distance, c’est avec douleur que nous constatons cette « con fiance dans la divine providence » qui se manifeste par la « soumission » et | « obéissance » aux ordres impies et blasphématoires. Il y a dans cette phrase de Rabaut comme le reniement de toute la gloire de ses pères, qui, eux, savaient abandonner leur patrie pour ne pas perdre la foi, et surtout sacrifier leur vie à la nécessité du culte publie. Que serait devenue l'Eglise si les hommes du Désert avaient manifesté leur confiance en Dieu par la même attente soumise et la même foi dans « l'excès des maux » ?
De telle sorte que l’image fidèle de la destruction de l'Eglise n’est point celle du vaisseau — tel le Vengeur — qui disparait, les flancs déchirés par l'artillerie ennemie, son équipage sur le pont, en ordre parfait, ses
officiers au premier rang, le drapeau haut
1 Annuaire, p. 12.