Inventaire des papiers de sir Francis d'Ivernois : conservés à la Bibliothèque publique et universitaire de Genève

J63% YHHB. BHBIMOTEKE

o } P. H. bp. 28 Fo

INVENTAIRE DES PAPIERS

DE

SIR FRANCIS D'IVERNOIS

conservés à la Bibliothèque publique et universitaire de Genève

François d’Ivernois appartenait à une famille française immigrée dans le comté de Neuchâtel vers le milieu du seizième siècle, et venue à Genève un siècle plus tard. Né le 9 avril 1757, il fut mélé de bonne heure aux luttes politiques de Genève, compta parmi les chefs du parti (démocratique) des Représentants, voyagea, devint avocat à Genève et membre du Conseil des Deux-Cents en 1781. La même année, le parti (aristocratique) des Négatifs l’emporta sur ses adversaires, et d’Ivernois fut banni « à perpétuité » de sa patrie par les plénipotentiaires de la France, de la Sardaigne et du Canton de Berne, intervenus pour rétablir « l’ordre » dans Genève.

Lorsque les exilés purent rentrer à Genève, il y reprit sa place au Gonseil, le 1° octobre 1792, et fut un des députés chargés de négocier avec le général Montesquiou la convention du 2 novembre, relative à la retraite des troupes françaises des alentours de Genève.

Les mouvements « jacobins » à Genève l’obligèrent bientôt à quitter de nouveau son pays. À partir de ce moment il se fixa en Angleterre et devint un des principaux agents de Pitt, pour lequel il publia de nombreux écrits contre la France, révolutionnaire d’abord, napoléonienne ensuite. Il joua en même temps le rôle d’envoyé officieux de l'Angleterre dans plusieurs pays, notamment en Russie, en 1812. Lors de l’incorporation de Genève à la France, le 26 avril 1798, le Gouvernement français refusa à d'Ivernois le droit de devenir citoyen français. L’Angleterre le naturalisa peu après, et

il y obtint le titre de chevalier et une pension. Lors de la « restauration » de la République de Genève, il revint