Itinéraire de l'empereur Napoléon pendant la campagne de 1812
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moins de 25 lieues; il est vrai que cette énorme perte devait être partieulièrement attribuée à la nécessité où l'on s’était trouvé de nourrir les chevaux avec le seigle vert que les cavaliers allaient couper au loin dans la campagne; mais ces tristes résultats n’en attestaient pas moins à quel point il était difficile, pour ne pas dire impossible, de faire subsister une armée nombreuse, et surtout dans un pays dépourvu de ressources, alors que les mouvements sont trop rapides. D’un autre côté, il faut le reconnaître, le système des équipages militaires était loin d’avoir été concu dans une juste appréciation des besoins d’une expédition lointaine, dans laquelle la vivacité des marches devait être un des éléments de succès. Aussi les immenses voitures à la Marlborough, chargées d'énormes provisions et attelées de bœufs, se sont-elles trainées lentement derrière nos colonnes sans jamais pouvoir les re-