Journal d'un étudiant (Edmond Géraud), pendant la Révolution (1789-1793)

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PENDANT LA RÉVOLUTION. € Paris, du 42 août 1799, l’an IV: de la liberté.

« L'Assemblée nationale continue, mon ami, à bien profiter des circonstances; tous ses décrets sont calqués désormais sur les Droits de l'Homme.

« La journée du 10 août nous avance de dix ans dans les routes brillantes de la liberté et de la prospérilé publique. De nombreuses dépositions éclairent à chaque instant les horribles complots du ci-devant Roi et des officiers suisses parmi lesquels se sont trouvés beaucoup de gardes du corps et de chevaliers du poignard ; l'aristocrate Clermont-Tonnerre à été massacré, ainsi qu'une foule d'autres de cette trempe. Le gouvernement national des six ministres patriotes est en activité; Servan, le seul qui y manquait, arrivera certainement aujourd'hui du camp de Soissons.

« Nous voilà, sans nous en douter el sans que personne y fasse attention, sous un gouvernement républicain. Encore quelques instants et les sincères amis de la liberté ne tarderont pas à sentir la salutaire différence qui règne entre un tel ordre de choses et une monarchie héréditaire, avec un roi contre-révolutionnaire. « Le peuple s'occupa hier à renverser toutes les statues de rois qui souillaient nos places publiques. L'on n’a pas même fait grâce à Henri IV; il était roi, il était du sang des Bourbons, c'en est assez. J'ai vu par terre la statue équestre de Louis XIV à la place