Journal d'un étudiant (Edmond Géraud), pendant la Révolution (1789-1793)
386 LE JOURNAL D'UN ÉTUDIANT lasse trop pour que je n'en sorte le plus tôt que Je pourrai. J'espère que ce sera au plus tard le 15. Tout y est fort tranquille, même aux portes des boulangers, malgré qu'on s'y porte en foule et qu'on y attende longtemps. »
« Paris, 5 septembre 1795.
« As-tu entendu parler du nouveau muséum ? C'est une des mille et une merveilles de la Révolution. Tout ce que nous possédions des Lebrun, des Lesueur, des Teniers, des Rubens, des Guide, des Dominiquin, des Gérard Dow, des Salvator Rosa, des Raphaël, tout a été mis à contribution; je te plains de ne pouvoir admirer avec nous ces trophées élevés aux arts.
« Hier, nous fümes voir représenter Robert, au théâtre de la République. Cette pièce y est jouée avec beaucoup plus d'ensemble qu'au Marais; la variété des costumes et des décorations surtout ne laisse rien à désirer aux amateurs. Nous avons déjà visité dans no$ différentes tournées dramatiques, le théâtre Feydeau, celui de Molière, celui des Variétés amusantes, celui du Palais, celui de la République, celui du Vaudeville, et le nouveau théâtre de la Montansier, rue Richelieu, dont la salle le dispute en tout à celle du grand théâtre de Bordeaux. »
« Paris, 8 septembre 1795.
« Bonne nouvelle, on im'assure dans ce moment que