Journal d'un étudiant (Edmond Géraud), pendant la Révolution (1789-1793)
PENDANT LA RÉVOLUTION. 587
la suspension des passeporis est levée; nous allons nous disposer à partir à la fin de la semaine, c'est-àdire le 15 ou le 14; je ne puis point t'indiquer ni le moment ni le jour de notre arrivée; nous n'irons point par la diligence : on n'a par cette voie de repos ni la nuit ni le jour. J'amène.un cabriolet qu'à coup sûr je revendrai au delà de ce qu'il me coûte. C'est avec bien du regret que je quitte notre jeune homme, mais j'espère qu'il recevra enfin avant mon départ des nouvelles favorables. On se porte avec moins d'empressement chez les boulangers. La tranquillité est toujours parfaite. Edmond va aujourd'hui à SaintCloud; je ne puis pas malheureusement être de la partie; à pareil jour, l'année dernière, nous y étions tous ensemble. »
M. Géraud, impatient de retourner à Bordeaux, quitte Paris sans attendre son fils; celui-ci espérait toujours que les fonctions qu'il sollicitait à l'armée du Nord lui seraient accordées. Cependant à la fin de septembre, toutes ses instances demeurant infructueuses, il perd patience et se décide à rejoindre sa famille.
Le 1 octobre, Edmond va à la commune pour faire viser son passeport; il est arrêté comme suspect et envoyé devant le commissaire de police militaire, qui le fait enfermer à la maison d'arrêt de la mairie; la cause principale de son arrestation est qu'on le croit du nombre des officiers destitués qu'un