L'année de la peur à Tulle
ne
La Révolution était accomplie. La nation entière eût alors conscience qu'elle était maîtresse du pouvoir légisjatit par l'Assemblée constituante ; elle savait déjà qu'elle possédait la force publique, en elle-même, il ne lui restait qu’à l’organiser. |
Les circonstances s’y prêtèrent à souhait. On créa à Paris la milice bourgeoïse, et le 15 juillet 1789 Lafayette en fut nommé commandant.
l’ancien ministre Necker venait d'être rappelé et proposait une constitution basée sur les principes de celle de l'Angleterre : c'était un accommodement entre le trône, l'aristocratie et le peuple.
Mais les partis qui composaient la Cour de Louis XVI
taient plus divisés que jamais. La haute noblesse, ne voulant pas transiser, refusait la constitution de deux chambres; la petite noblesse s’y opposait aussi, sachant qu'elle ne pouvait entrer dans la chambre haute. Le parti populaire en voulait encore moins : instruit et effrayé par le passé de l'aristocratie, il ne voulait lui laisser aucune :nfluence.
La France enlière était bouleversée, épouvantée, par des bruits siuistres, colportés de ville en ville. On annonçait partout qu’une horde de brigands était dans le voisi-
‘nage, pillant et massacrant tout sur son passage ; ce fut une panique générale. La ville de Tulie et ses environs l’éprouvèrent presque aussitôt, car, dès le 2 août 1789, l'administration municipale, inquiète, convoqua en assemblée générale tous les membres de la communauté, pour la formation d'une milice destinée à ia défense de la ville.
Voici le procès-verbai de cette réunion (1) :
(1) Archives de la Mairie de Tulle, D. 1, V, 14, p. 13et s,