L'atomisme d'Épicure
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La déduction de Hume contre l’infinie divisibilité de l’espace et du temps ressemble tellement à l'argumentation citée d'Epicure, que nous sommes obligés d'admettre une dépendance historique entre ces deux philosophes (1). Mais la critique de l'infinie divisibilité d'Epicure s'est montrée aussi féconde en tant qu’elle précède ‘historiquement les doctrines originales qui réfutent la notion du continu (2):
En continuant de marcher ‘dans les traces des anciens atomistes, Epicure admettait que tout n'est pas rempli par la matière, car le vide existe dans les choses. Il appelle le vide encore l’espace ou essence intangible (6 4evov HO XOGŒV Xai Gvopf] ŒÜGLY ) (3). Dans les textes qui nous sont restés d'Epicure on ne trouve pas la distinction métaphysique de Démocrite entre les atomes ou l'être et l’espace vide ou le nonêtre. Comme elle manque aussi dans le poème de Lucrèce, nous avons Île droit de conclure qu'elle n'était pas acceptée
(1) Voir Treatise of human nature, London 1878, p. 557. «Il therefore any finile extension be infinitely divisible, 1 can be no contradiction (o suppose, that a finite extension contains an infinite number of paris : And wire versa if it be a contradictiont to suppose, that à finite extension contains an infinite number of parts, no finite extension can be ilinitely divisible. But that {his Jatter supposition is absurd, Î easily convince myself by lie considération of ny clear ideas. I first take the least idea F can form of a part of extension, and being certain that ihere is nothing more minule {han this idea, L conclude, that whafever L diséoyer by ls means must be a real quality of extension : [ iien repeat his Klca once, lwica thrice, ele. and find he compound idea of lextension, arising from its repetilion, always (o augment, and become double, triple, quadruple, etc. till at last it swells up lo a considerable bulk, greater or smaller, m proportion as Î repeat more or léss {he same idea: When I stop in the audition of parts, the idea of exfenSion censes to augment ; and were lo carry on (he addition in infinitum, L clearly perccive, thai the idea of extension must also become infinite. Upon the whole, J conelndé, that the idea of an infinite number of parts is individually the same idea with that of an infinite extension ; that no finite extension js capable of contain-
ing an infinite number of parts ; and consequently (half no linits extension is infmitely divisible ».
(2) Cf. Evellin, Infini el quantité, Paris 1880, aù se trouve une critique approfondie du concept de l'infini, et Petromevics, Principien der Metaphysik, L Band, I Abtheïlung, leidelberg 1904 Zweites Kapitel, IT Abschnitt, Uber den Raum und die Zalt (S. 168-512) qui contient une réfutation ingénieuse de Ja continuité de l’espace.
(5) DL. 40 De R. N. I, 554 : & ...locus est intactus inane vacansque. »