L'école de village pendant la Révolution

LES MAISONS D'ÉCOLE. 89

champs. Ils se refusent même à faire inscrire leurs enfants, et protestent contre l’école par suite de l’enseignement que l’on y donne *.

Les usages de la campagne, non moins que le mauvais vouloir des habitants, opposaient des obstacles invincibles à l'application du principe de l'obligation. Si ce principe semble avoir été observé dans quelques localités, il tomba presque partout en désuétude, d'autant plus que le dernier décret de a Convention n’en fait pas mention. L'obligation, toujours vexatoire dans son appréciation, peut se justifier cependant par l'intérêt des enfants, lorsqu'elle se propose de leur donner une instruction conforme aux sentiments des parents?; mais elle est inique, lorsqu'elle contraint les parents à faire subir à leurs enfants un enseignement qui répugne à leur conscience, parce qu'il est contraire à leur foi et à leurs instincts religieux.

4 Maggiolo, District de Lunéville, Mém. de l'Académie de Stanislas, année 1875, p. 80,

2 Il n’en était pas ainsi des mesures arbitraires prises pour assurer l'exécution de la révocation de l’édit de Nantes ; mais on peut approuver certains règlements municipaux ou locaux. (Voir La Ville sous l'ancien régime, D. 492). Un règlement du duché de Rethelois, en 1680, porte « qu’un rôle des enfants de 7 à 43 ans sera dressé et les parents seront obligés de payer les rôles desenfants qui n'iront pas à la classe, comme

s’ils y étaient bien assidus. (Portagnier, Etude historique sur le Rethelois, p. 436).