L'école de village pendant la Révolution

L'ENSEIGNEMENT ANTIRELIGIEUX, 91

compliquer les réformes politiques des questions religieuses. La constitution civile du clergé avait divisé les esprits; la suppression du culte blessa les âmes. Les masses, qui avaient accepté la république avec plus d'étonnement que de répugnance, se sentirent atteintes dans leurs sentiments les plus profonds dès que l’on toucha à leur culte. Lorsqu'on disait à la Convention : « Prêtre et République sont incompatibles, » Fauchet avait raison de répondre : « Geux qui parlent ainsi veulent l’anarchie... ils veulent rendre la république impossible ; car l’anéantissement de toute religion est, heureusement pour la société, d’une impossibilité absolue. » La majorité de la France voulait garder son culte et ceux de ses prêtres qui n'étaient point hostiles à la révolution; aussi a-t-on pu dire avec justesse « qu'il y eut comme une vaste conspiration contre le catholicisme français ; les administrateurs de la Commune, beaucoup de représentants en mission et quelques députés furent du complot ; la preuve en est qu'il éclata simultanément à Paris et sur tous les points du territoire !.» Dans le courant de l'hiver de 1793-1794 les églises furent partout fermées dans les campagnes *.

4 À. Gazier, Grégoire et l'Eglise de France, Revue hislorique, janvier 1881, t. XV, 68.

? Dans plusieurs provinces reculées, comme dans le Doubs, plusieurs églises ont pu cependant rester ouvertes, à l'insu