L'école de village pendant la Révolution

L'ENSEIGNEMENT ANTIRELIGIEUX. 93 Là, où le prêtre était moins populaire, c'était à l’église même que le paysan était attaché, et celui-ci s’efforçait par tous les moyens d'empêcher la fermeture de l'édifice sacré, où les actes notables de la vie humaine, le baptème, le mariage, les funérailles, avaient élé célébrés au milieu des cérémonies de la religion.

La Convention, qui avait proclamé la liberté des cultes, envoya partout des émissaires en décembre 1793 pour faire fermer les églises et les chapelles ‘ . Les protestations les plus énergiques eurent lieu dans les campagnes. Le conseil général d’une commune du Loiret invoqua la Déclaration des Droits de l’homme et l’article 122 de la Constitution pour affirmer , « d’après le vœu de tous les habitants, » qu'ils entendaient conserver le libre exercice du culte catholique. Il est vrai qu'on ajoutait : « jusqu'à ce que la Convention en ait décidé autrement. » Mais près de trois mois après, en pleine Terreur, on confirmait la première délibération prise ; on réclamait le libre exercice du culte, « dont on ne pouvait être privé, disait-on, qu’en foulant aux pieds les droits imprescriptibles contenus dans la déclaration du 24 juin dernier. » Et « pour déjouer toute manœuvre, » on arrêlait qu'on inscrirait au-dessus de la porte de l’église ces mots : TEMPLE CaTHOLIQUE et qu'on y poserait une inscription où

1 À, Gazier, Revue historique, XV, 81,