L'école de village pendant la Révolution

L'ENSEIGNEMENT ANTIRELIGIEUX. 95

pour ministre du culte, nous réclamons le citoyen Champenois, notre desservant ordinaire‘. »

Si des délibérations aussi fermes furent rares, la majorité n’en conservait pas moins le respect du culte et de ses ministres. Dans l'Aube, un certain nombre de curés, comme celui de Plancy, restèrent pendant la Terreur dans leur presbytère sans être inquiétés. Le curé d’Arconville demeura dans son village où il remplit les fonctions de greffier de la municipalité. D’autres devinrent instituteurs. Le curé de Bourdenay était du nombre. La tradition rapporte qu'appelé devant les autorités supérieures pour rendre compte de sa conduite, il leur dit : — Que voulez-vous de moi? De l’argent, je n’en ai point. D'abandonner mon ministère, je ne le puis. Si c'est ma vie, prenez-la. — Il ne cessa point de résider au milieu de ses paroissiens, disant la messe dans une chambre de son presbytère ou sur la place publique, et portant dans les paroisses voisines les secours de la religion?. À Urville, les habitants assemblés réclament la disposition de leur église fermée depuis six semaines pour y entendre la messe le 1* janvier, « la constitution, disent-ils, leur accordant le droit de célébrer leur culte *. »

1 Mémoires communiqués. — Voir aussi une délibération dAlligny-en-Morvand, reproduite par J. F. Baudiau. (Le Morvand, 1865, t. I, p. 222.)

? Ce curé s'appelait Jean-Joseph Rousseau.

3 Mémoires communiqués.